Association des Blogueurs du Bénin

Décrochage scolaire des filles, une violence basée sur le genre

Le décrochage scolaire des filles est une violence basée sur le genre

Le droit à l’éducation scolaire est l’un des droits fondamentaux de l’enfant, reconnu par la constitution du Bénin du 11 décembre 1990 dans son article 07 du titre. A cet effet, il assure à ses citoyens l’égal accès à la santé, à l’éducation, à la culture, à l’information, à la formation professionnelle et à l’emploi. De ce point de vue, les garçons et filles ont tous les mêmes droits, qui doivent être respectés par tous.

Aussi l’article 7 du code de l’enfant dispose que : « tout enfant a le droit de jouir de tous les droits et libertés reconnus et garantis par la présente loi et a notamment droit à un traitement égal en matière de services, de biens ou de prestations, sans discrimination fondée sur la race, l’origine, le groupe ethnique, l’origine sociale ou nationale, le sexe, la langue, la religion, l’appartenance politique ou autre opinion, la fortune, la naissance, le handicap, la situation familiale ou autre statut, sans distinction du même ordre pour ses parents ou des membres de sa famille ou de  son tuteur ».  Et l’article 8 de ce même code met l’accent sur l’intérêt supérieur de l’enfant et par intérêt supérieur de l’enfant, on entend la primauté à sauvegarder et à privilégier, à tout prix, les droits de l’enfant dans le sens de son épanouissement, de son bien-être, de sa croissance et de sa préparation à la vie active d’adulte mature et responsable.  

Aujourd’hui malgré l’évolution du monde en ce 21ème siècle à travers la mondialisation et la globalisation, la société ou la communauté continue de perpétuer les vieilles habitudes, celles qui consistent à penser que la gent féminine est faite pour les travaux du second rang c’est-à-dire les travaux domestiques, champêtres et pour la procréation. La société pense qu’en tant que femmes ou filles, elles n’ont pas le droit de participation ou de gestion des affaires publiques surtout dans la prise de responsabilités politiques et professionnelles. Ainsi les parents n’accordent aucune attention particulière à l’instruction scolaire des filles et les obligent parfois à abandonner les classes à travers les déscolarisations répétées.

Le décrochage scolaire atteint plus vite les filles

Les filles sont plus sujettes au décrochage scolaire

Or, dans cette logique le décrochage des filles constitue une violence basée sur le genre et doit être puni sévèrement par les autorités compétentes de la République car cette façon de penser contredit d’une part la constitution Béninoise qui est la colonne vertébrale de notre nation et d’autre part le code de l’enfant qui est un instrument purement juridique et un cadre légal pour la protection et le bien-être de tous les enfants, filles comme garçons. Depuis quelques années malgré les initiatives de l’UNICEF « Tous les enfants à l’école » et « Toutes les filles à l’école » et l’avènement des cantines scolaires pour maintenir les enfants à l’école, ce phénomène continue à grande échelle et mérite l’attention et l’implication de tous les acteurs de la chaine de protection sociale  de notre pays sans oublier les institutions internationales qui, tous les jours s’efforcent à offrir aux enfants du Bénin un monde où le droit de tous les enfants sont respectés.

Pourquoi les parents n’aiment pas investir sur les filles ?

Ne pas investir sur la fille est une violence basée sur le genre

Une violence basée sur le genre consiste à ne pas financer les études des filles

Après les arguments traditionnels cités plus haut sur le décrochage des filles, il faut signaler que les parents sont confrontés parfois aux grossesses précoces des enfants au cours du cursus scolaire de ces enfants. Alors les parents dans leurs élans se découragent et se disent qu’investir sur une fille est une perte de leurs finances car dans le futur la fille ira se marier et s’occupera de son mari et des enfants. En plus de toutes ces raisons énumérées rappelons que la polygamie avec tous ses corollaires (beaucoup de femmes et enfants), la pauvreté dans sa globalité sont autant d’éléments qui amènent les parents à choisir d’investir sur les garçons plutôt que sur les filles. Ce qui constitue des violations les droits des filles à travers des discriminations négatives.

Que devons-nous faire en tant qu’acteurs ?

Respecter les droit des filles, une alternative aux violences basées sur le genre

Le respect des droits de la fille fait reculer les violences basées sur le genre

Face à ce phénomène, nous devons en tant qu’acteurs mener une action collective et concertée pour amener les différentes instances à respecter et à faire respecter les droits des enfants. Aujourd’hui l’Etat Béninois fait des efforts dans le domaine de la protection sociale à travers le vote de certaines lois parmi lesquelles l’avortement sécurisé. Cette loi permettra au moins aux femmes en général et les filles en particulier d’avoir la chance de continuer le cursus scolaire ou leur formation professionnelle et de ne pas abandonner l’école ou l’apprentissage à cause de la grossesse ou de la maternité. Pour des actions concrètes il faut faire des sensibilisations, des formations à l’endroit des enfants sur leurs droits. Aussi, il faut les orienter et de dénoncer des abus et toutes sortes de violences, partager avec les enfants les numéros verts pour les dénonciations aux institutions compétentes en la matière. Nous devons aussi mener des actions de plaidoyers, de réflexions et de discussions à l’endroit des autorités à tous les niveaux pour le respect strict des droits des enfants sans distinction de sexe, de race, d’ethnie et de religion.  

Ensembles disons non au décrochage scolaire précoce des filles !