Au cours de ces trois dernières décennies, la distinction entre sexe et genre, initialement anglo-saxonne, s’est imposée comme un fait majeur, et l’un des points saillants de la réflexion sociologique. Un regard rétrospectif permet de se rendre à l’évidence de l’asservissement dont sont sujets les femmes en terme de rapport sociaux de sexe.
En réalité, de nombreuses cultures et traditions ont des croyances, des normes et des institutions sociales qui légitiment et donc perpétuent les violences basées sur le genre ; un véritable phénomène social dont l’éradication nécessite la mise en œuvre d’actions concrètes.
Que faut-il entendre par genre ?
Selon l’Article 1.2 du protocole de la South African Development Community sur le genre et développement, le genre est « Tous les actes perpétrés contre les femmes, les hommes, les filles et les garçons en raison de leur sexe, qui leur causent ou pourraient leur causer un préjudice physique, sexuel, psychologique, émotionnel ou économique, y compris la menace de commettre de tels actes ou d’imposer des restrictions ou des privations arbitraires aux libertés fondamentales dans la vie privée ou publique en temps de paix et dans les situations de conflit armé ou autre »
Les préjudices causés à une personne du fait de son sexe viole l’approche genre
A quoi s’apparentent les violences basées sur le genre ?
« La violence basée sur le genre est un terme regroupant tous les actes infligés à une personne contre son gré. Elle est fondée sur les différences sociales (genre) entre hommes et femmes. Les actes de VBG violent un certain nombre de droits de l’Homme fondamentaux protégés par des textes et des conventions internationales. Un grand nombre, mais pas toutes les formes de VBG sont illégales et considérées comme des actes criminels au regard des législations et politiques nationales. » Directives IASC en vue d’interventions contre la violence basée sur le sexe dans les situations de crise humanitaire (2005)
Les violences basées sur le genre sont fondées sur la discrimination sociale
Quelles sont les actions concrètes pour en finir avec les violences basées sur le genre ?
- Autonomiser les femmes à travers la promotion des activités génératrices de revenus pour la consommation ;
- Favoriser l’accès équitable des femmes aux services collectifs et sociaux de bases (alimentation, logement, santé, éducation) ;
- Assurer une égalité de chance aux femmes en matière sanitaire, éducative, de disponibilité d’équipement, d’infrastructure et d’actifs financiers ;
- Renforcer la protection sociale des femmes en situation sociale marginale ;
- Rendre symétrique les droits et obligations des conjoints au mariage ;
- Faciliter l’accès des femmes aux postes de responsabilités ;
- Faire participer les femmes aux instances de décisions ;
- Combattre les effets des conflits armés sur les femmes ;
- Promouvoir les mécanismes de promotion de la femme ;
- Assurer le respect des droits fondamentaux des femmes et les carences de la promotion et de la protection de ces droits ;
- Lutter contre l’image stéréotypée de la femme et l’inégalité d’accès et de participation des femmes dans la communication ;
- Abolir la discrimination à l’égard des petites filles et les violations de leurs droits fondamentaux ;
- Lutter contre la pauvreté croissante des femmes ;
- Encourager le partage du pouvoir et la prise de décision ;
- Fournir un traitement complet contre la VBG ;
- Mettre en place des normes minimales claires et bien coordonnées en matière de signalement, d’orientation et de prise en charge des cas de VBG.