Dans de nombreux pays d’Afrique, l’avortement est un sujet tabou. Un tel état de choses conduit très souvent à la stigmatisation et à la marginalisation des femmes qui choisissent de mettre fin à leur grossesse. Pourtant, ceci ne devrait pas être le cas. En effet, l’avortement est un droit fondamental de la femme, reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Que retenir à propos de l’avortement sécurisé ? Quels sont les défis auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’elles désirent avorter ? Quels sont les moyens disponibles pour assurer la sécurité et la confidentialité de l’avortement ? Voilà de bonnes questions à poser sur le sujet.
Que retenir à propos de l’avortement ?
L’avortement est un droit fondamental des femmes. Il est d’ailleurs essentiel pour leur santé reproductive dans la mesure où les femmes ont le droit de décider si et quand elles veulent avoir des enfants. Pour une femme, ne pas avoir accès à des services d’avortement sécurisés peut être une source de risques tant au niveau de sa santé que de sa vie elle-même. En effet, selon l’OMS, chaque année, environ 25 millions de femmes d’avortements non sécurisés sont pratiqués dans le monde, ce qui entraîne de nombreux décès et des millions de complications et de blessures.
En Afrique, l’avortement non sécurisé est une cause majeure de mortalité maternelle. Selon l’OMS, de nombreux décès maternels dans la région subsaharienne sont dus à des complications liées à l’avortement non sécurisé. Cela est dû en partie à la stigmatisation limitant l’avortement et à la difficulté d’accès aux services d’avortement sécurisés et de qualité.
Les défis auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’elles désirent avorter
La stigmatisation sociale, la criminalisation de l’avortement, les coûts élevés des services d’avortement, les distances à parcourir pour accéder à ces services et la peur de la violence et de la discrimination sont autant de défis auxquels doivent faire face les femmes qui désirent avorter.
En Afrique, où la plupart des pays ont des lois restrictives sur l’avortement, les femmes qui cherchent à avorter risquent d’être poursuivies en justice et emprisonnées. Cela les rend vulnérables aux abus, à la discrimination et à la stigmatisation. Dans certains cas, les femmes sont contraintes d’avorter de manière non sécurisée dans des conditions dangereuses.
En outre, les coûts élevés des services d’avortement rendent l’accès à ces derniers difficile pour les femmes les plus pauvres. Les femmes qui vivent dans des zones rurales et éloignées ont également des difficultés à accéder à des services d’avortement. En effet, ces services ne sont souvent pas disponibles dans leurs régions.
Beaucoup de pays peuvent par exemple s’inspirer du Bénin qui depuis le jeudi 21 octobre 2021, a adopté la loi N° 2021-12 modifiant et complétant la loi 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction. Cette loi modificative vient encadrer l’avortement et en responsabiliser les acteurs. Ainsi, les femmes pourront procéder à un avortement sécurisé au lieu de recourir à des méthodes clandestines ou dangereuses pour leur vie.
Comment assurer un avortement sécurisé et confidentiel ?
Il est important de briser le tabou de prévenir l’avortement en encourageant les femmes à parler ouvertement et à chercher des soins de santé de qualité. Les gouvernements africains doivent travailler à la décriminalisation de l’avortement et à la mise en place de lois qui respectent l’accès à des services d’avortement sécurisés et de qualité pour toutes les femmes, indépendamment de leur statut socio-économique, de leur origine ou de leur situation géographique.
Les professionnels de la santé doivent être formés pour fournir des services d’avortement de qualité, en mettant l’accent sur la sécurité et la confidentialité des femmes concernées. Les femmes doivent également être informées des options qui s’offrent à elles et des risques associés à l’avortement non sécurisé.
Les organisations de la société civile peuvent également jouer un rôle important en sensibilisant les femmes aux risques d’avortement non sécurisés et en fournissant des informations sur les services d’avortement disponibles.
Enfin, les femmes doivent être autorisées à prendre des décisions éclairées sur leur corps et leur santé reproductive, sans avoir à subir la stigmatisation et la discrimination. L’avortement est un choix personnel et doit être respecté comme tel. En garantissant l’accès aux services d’avortement sécurisés des femmes, nous pouvons réduire les décès et les complications liées à l’avortement non sécurisé, et ainsi améliorer la santé et le bien-être des communautés dans leur ensemble.
En conclusion, nous devons briser le tabou autour de l’avortement et travailler ensemble pour garantir l’accès à des services d’avortement sécurisés et de qualité pour toutes les femmes. En protégeant le droit fondamental des femmes à décider de leur propre corps, nous pouvons contribuer à améliorer la santé et le bien-être des femmes et des communautés dans leur ensemble. Mieux, nous pourrons aider ces femmes à avoir accès à des services d’avortement sécurisés et de qualité, sans craindre la stigmatisation, la criminalisation ou la discrimination.
Il est aussi important que les gouvernements africains (qui ne l’ont pas encore fait) travaillent à la décriminalisation de l’avortement et à la mise en place de lois qui respectent l’accès à des services d’avortement sécurisés et de qualité pour toutes les femmes.