Sujet tabou et mal vu par les sociétés africaines, l’homosexualité désigne une attirance sexuelle ou amoureuse entre des personnes du même sexe ou du même genre. Les homosexuels regroupés sous le sigle LGBT (Lesbiennes-Gays-Bisexuelles-Transgenres) sont vus d’un mauvais œil sous les tropiques. Souvent traités d’extraterrestres, de personnes possédées, ces hommes et femmes sont victimes de toutes sortes de discriminations et de rejets. Même si au Bénin il existe un vide juridique concernant leur situation, ils n’en sont pas moins des citoyens à part entiers et il est important de se pencher sur leur cas. La question la plus récurrente est celle de savoir l’origine des LGBT. Autrement dit, nait-on LGBT ou choisit-on de le devenir ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet et de répondre à la question sur l’origine des minorités sexuelles, il est important de notifier qu’elles sont toutes des personnes humaines à part entière. Par conséquent, elles sont couvertes par les droits appliqués aux humains en général par la DUDH, la charte africaine des droits de l’homme et la constitution de leur pays d’origine. Ainsi, à première vue, il n’existe pas de différences entre elles et les personnes hétérosexuelles dites normales.
Question récurrente dans toutes les conversations sur les minorités sexuelles, plusieurs chercheurs se sont penchés sur la question en vue d’y apporter quelques approches de réponses. Si plusieurs hypothèses sont émises, une approche de solution finale et exhaustive n’a pas encore été émise à nos jours. Toutefois, voici ci-dessous les assertions les plus connues :
L’hypothèse biologique de l’homosexualité (LGBT)
Les chercheurs sont unanimes sur un fait : « il n’existe pas de gènes homosexuels ». Les premier.ères théoricien.nes de la sexualité avaient une vision essentialiste de l’érotisme. Selon cette vision, l’érotisme d’un individu est comme un instinct de survie découlant de la nature qui doit non seulement être contrôlé, mais qui doit également figurer dans la reproduction monogame hétérosexuelle.
Les théories biologiques expliquent que l’homosexualité serait, entre autres, provoquée par une modification hormonale causée par un stress pendant la grossesse. Un choc subi par la future maman pourrait engendrer un léger déséquilibre hormonal chez l’embryon et ainsi modifier son orientation sexuelle. Le développement inhabituel de caractères masculins chez le fœtus s’expliquerait par une trop grande variation d’androgène pendant la grossesse. On peut donc se permettre de dire ici qu’on nait LGBT car résultant des modifications hormonales pendant la grossesse.
Les explications environnementales de l’homosexualité
Au-delà des explications proposées par les biologistes, d’autres se penchent sur la façon dont la sexualité se manifeste comme étant un construit social. Dans cette vision alors constructiviste, l’érotisme d’une personne est vu comme étant plurielle et changeante avec le temps et pouvant exister dans une infinité de configurations amoureuses ou sexuelles. Selon les théoriciens sociaux, la sexualité est grandement influencée par l’environnement : une expérience homosexuelle au cours de la période d’éveil à la sexualité, un père absent, une mère trop présente, etc. Certains mentionnent même qu’à trop vouloir plaire à un père froid et absent, un garçon voudra reproduire ce scénario auprès de la gente masculine une fois adulte. La femme d’orientation homosexuelle, quant à elle, aurait été marquée par l’image d’un homme trop intimidant. Son confort serait alors transposé auprès des femmes et ce besoin de sécurité aurait été sexualisé à la puberté. Notre environnement déterminerait donc notre orientation sexuelle.
A la même question, A. Luc, président d’une organisation qui milite pour la promotion des droits des minorités sexuelles pense qu’on naît LGBT. Pour lui, tout comme les hétérosexuels, les personnes homosexuelles découvrent leur sexualité soit à l’adolescence, soit jeunes ou encore à l’âge adulte. Il ajoute toutefois qu’il existe des exceptions à cette règle. Il existe bel et bien des personnes qui « deviennent homosexuels ». Ces individus par contre sont attirés par le gain facile. Leur mode opératoire est tout simple : ils prennent d’assaut des sites spécialisés sur internet où ils traitent avec des internautes en contrepartie d’argent. Ces personnes sont considérées par lui non pas comme des homosexuels mais des cybercriminels. Il finit en disant qu’on nait donc LGBT, on ne le devient pas. La question demeure encore car les avis continuent de varier quant à la véritable cause de ce changement d’orientation sexuelle. La brèche est donc toujours ouverte, quitte à trouver d’autres approches de réponses en ce qui concerne cette problématique.